Vous en avez marre du travail ? Vous aimeriez partir de l’entreprise mais vous ne savez pas comment vous y prendre ? Le rêve serait de pouvoir quitter son travail dans de bonnes conditions. Garder une belle relation avec ses collègues et son patron. Et toucher les allocations chômage, par la même occasion ! Pas de panique, il existe bien d’autres alternatives à la démission. Mon Bilan de Compétences vous fait le récapitulatif de toutes les solutions. À vous de passer à l’action !
Quitter son emploi avec la suspension du contrat de travail
Avant de penser à rompre le contrat de travail définitivement, vous pouvez effectuer la transition progressivement. En prenant un congé, notamment. Cela vous laisse le temps de réfléchir à votre avenir professionnel.
Le projet de transition professionnelle (PTP)
Idéal dans le cadre d’une reconversion quand on est en CDI, le projet de transition professionnelle vous permet de vous former à un métier tout en conservant votre emploi actuel. Il correspond à l’ancien CIF (Congé Individuel de Formation).
Avec l’accord de votre employeur, vous avez le droit de vous absenter de votre poste pour suivre une formation. Celle-ci n’est pas obligatoirement liée à votre activité. C’est l’occasion de faire un bilan de compétences ou une VAE.
Le PTP est accessible à tout salarié justifiant d’au moins 2 ans d’ancienneté, dont un dans la même entreprise.
Le congé sans solde
Vous voulez prendre le temps de réfléchir avant de mettre un terme à votre contrat ? Si vous avez quelques économies de côté, pensez au congé sans solde.
Ce congé n’est pas encadré par le Code du Travail, c’est donc un accord entre l’employeur et vous concernant toutes les modalités, y compris la durée. À moins que ce ne soit stipulé dans la Convention Collective.
Pendant toute la période du congé, vous n’êtes pas rémunéré. En revanche, vous pouvez percevoir un revenu si votre compte épargne-temps (CET) le permet.
Un bon moyen de profiter de son temps libre pour voyager, se former ou même, travailler pour une autre entreprise (à condition qu’il n’y ait pas de clause de non-concurrence).
À la fin du congé sans solde, vous retrouvez votre emploi.
Le congé sabbatique
Semblable en théorie au congé sans solde, le congé sabbatique vous permet de faire une pause professionnelle. Cela vous laisse le temps de prendre du recul et d’être sûr de vouloir changer de travail.
Sa durée légale est de 6 à 11 mois.
Pour en bénéficier, voici les conditions :
- Avoir au moins 36 mois d’ancienneté dans l’entreprise (ou se référer à la Convention Collective).
- Avoir travaillé pendant au moins 6 ans.
- Ne pas avoir été en congé durant les 6 dernières années (projet de transition professionnelle, création d’entreprise et autre congé sabbatique).
Le congé pour création ou reprise d’entreprise
Vous avez pour projet de créer votre entreprise ? Ce congé est une excellente solution pour vous lancer sans prendre de risques.
En effet, ce congé s’apparente à un essai. Vous disposez d’un an maximum (avec possibilité de renouvellement) pour devenir entrepreneur.
À l’issue de ce congé, vous avez le choix entre quitter son travail ou reprendre son activité salariale.
Ça vous intéresse ? Envoyez votre demande à l’employeur si vous avez au moins 24 mois d’ancienneté dans l’entreprise.
À savoir : vous pouvez aussi demander à travailler à temps partiel pour vous consacrer à votre projet professionnel.
Le congé maladie
Il est tentant de demander un arrêt maladie à son médecin pour arrêter temporairement son travail. Est-ce une bonne idée ?
Pas vraiment, sauf si bien sûr, vous vivez un réel mal-être au travail et que vous êtes sur le point de faire un burn-out.
Autrement, cela risque plutôt d’envenimer la situation et l’ambiance avec vos supérieurs hiérarchiques.
Cette solution pour quitter son travail en douceur est à appliquer avec précaution.
Partir de l’entreprise avec la rupture du contrat de travail
Votre décision de partir est mûrement réfléchie et vous ne souhaitez pas faire machine arrière ? Voici les solutions possibles pour quitter son travail intelligemment.
La démission
C’est la méthode la plus simple et la plus logique lorsque l’on pense à changer de travail en CDI.
Vous n’avez rien à justifier, seulement en informer l’employeur et respecter un préavis de 1 ou 2 mois dans la majeure partie des cas. Parfois, le préavis peut être dispensé.
En CDD, la démission n’existe pas. Pour rompre le contrat avant la date prévue, vous devez avoir de bonnes raisons. Par exemple, avoir une promesse d’embauche en CDI dans une autre entreprise.
Vous devez savoir que démissionner ne donne pas droit aux allocations chômage. Cependant, il est possible de toucher l’ARE (allocation de retour à l’emploi) dans plusieurs cas.
Découvrez-en plus sur les démissions qui donnent droit à l’allocation chômage.
La rupture conventionnelle
La rupture conventionnelle a plus que jamais le vent en poupe, avec des records battus en 2021. Près de 454 000 ruptures, soit une augmentation de 6,1 % par rapport à 2020.
Il faut dire que cette rupture de contrat de travail à l’amiable est avantageuse pour les deux parties :
- Le salarié : droit au chômage et indemnité de départ
- L’employeur : départ sans litige
Mais il y a aussi des inconvénients :
- Le salarié : période de carence pour toucher le chômage
- L’employeur : indemnité de rupture conventionnelle à verser
À noter : il n’y a pas de préavis en cas de rupture conventionnelle.
Vous êtes en CDI dans le secteur privé ? À vous de mettre les formes pour proposer la rupture conventionnelle à votre employeur. Car il peut refuser !
S’il accepte, vous aurez alors un ou plusieurs entretiens où vous pourrez convenir d’un commun accord de toutes les modalités.
L’abandon de poste
L’abandon de poste se traduit par une absence injustifiée ou un départ anticipé de l’entreprise.
Jusqu’à tout récemment, cette pratique permettait aux salariés de bénéficier des indemnités chômage sans faire de préavis. C’était donc une solution idéale pour eux en cas de refus de rupture conventionnelle de la part de l’employeur.
Mais depuis fin 2022, l’Assemblée Nationale a voté de nouvelles règles concernant l’abandon de poste. Désormais, il est considéré comme une démission dans la loi “Marché du travail”. Un salarié qui fait un abandon de poste est donc “présumé démissionnaire” et ne peut être indemnisé par Pôle Emploi.
Sachez que ce procédé n’est pas sans risque puisque cela peut entraîner des conflits en interne allant jusqu’à la procédure judiciaire.
La rupture suite à la faute de l’employeur
Vous estimez que votre employeur est en tort et qu’il ne respecte pas ses obligations ? Vous pouvez avoir recours à la justice avec la prise d’acte ou la résiliation judiciaire.
Si les faits sont suffisamment graves, vous devez saisir le conseil des prud’hommes. À l’issue du verdict, la procédure donne lieu à un licenciement injustifié (sans cause réelle et sérieuse) ou à une démission.
Quelle différence entre la prise d’acte et la résiliation judiciaire ?
Lors de la prise d’acte, le contrat est immédiatement rompu par le salarié. Alors que pour la résiliation judiciaire, vous continuez à travailler pendant la procédure, sauf indication contraire du juge.
Quitter son travail intelligemment : nos dernières recommandations
Quelle que soit votre ancienneté, il est toujours délicat de quitter son entreprise. Avant de choisir votre mode de rupture, voici nos dernières recommandations :
- Commencer des recherches avant de quitter son travail. On sait ce que l’on perd, mais on ne sait pas ce que l’on trouve. Mieux vaut chercher des offres d’emploi en amont ou faire un bilan de compétences pour faire le point sur votre carrière.
- Ne pas attendre la dernière minute pour changer de travail. Plus votre besoin de partir sera urgent et moins votre décision sera prise intelligemment.
- Rester professionnel jusqu’au bout. Il est dans votre intérêt d’exercer votre travail comme vous l’avez toujours fait. Tout comme garder une bonne relation avec vos collègues et votre patron. Le bouche à oreille dans le milieu professionnel, ça fonctionne.
- Rester discret sur les réseaux sociaux. Inutile de clamer haut et fort votre intention de quitter votre travail, votre frustration ou les conflits existants. Le conseil est également valable par la suite.
Vous savez maintenant comment quitter son travail intelligemment. Pour la suite, avez-vous des projets ? Savez-vous vers quel métier vous orienter ?
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